L’organisation des donateur·rice·s avec les Ami·e·s de Boriken
Bâtir L’infrastructure du mouvement pour une transformation juste à porto Rico
En 2019, Grassroots International a emmené un groupe de donateur·rice·s et d’organisateur·rice·s à Porto Rico, où il·elle·s ont participé à une délégation axée sur la transformation juste et la justice écologique. Par la suite, plusieurs délégué·e·s sont resté·e·s en contact avec nous pour continuer à construire la solidarité avec les mouvements portoricains. En 2022, trois des déléguées – Maria Jobin-Leeds, Elaine Reily et Marilyn Stern – nous ont proposé d’organiser une réunion virtuelle de la délégation. Elles étaient impatientes de reprendre contact, d’entendre des mises à jour sur l’état du travail du mouvement à Porto Rico et d’explorer les possibilités d’organiser des personnes dans leurs réseaux en vue de soutenir Grassroots International et notre programme pour Porto Rico.
De cette réunion, qui s’est tenue en avril 2022, est né un groupe ad hoc d’organisation des donateur·rice·s appelé les Ami·e·s de Boriken2. Le groupe a travaillé à la construction d’une communauté de personnes liées aux mouvements à Porto Rico et engagées dans la mobilisation de ressources pour soutenir ce travail. Il a organisé un certain nombre d’événements éducatifs et a joué un rôle clé dans le soutien au travail à long terme du mouvement à Porto Rico après les catastrophes causées par l’ouragan Fiona en 2022.
Les instigateur·rice·s des Ami·e·s de Boriken (Borikén est le nom autochtone taíno de Porto Rico) ont raconté comment leurs expériences au sein de la délégation de 2019 ont motivé leurs efforts. Maria a été frappée par la façon dont Grassroots International a permis aux délégué·e·s d’apprendre à se connaître en tant que personnes à part entière – de manger, de boire et de rire ensemble. Cela a permis de nouer des amitiés profondes et durables entre les participant·e·s au voyage. Marilyn apprécie que la délégation se soit attachée à comprendre l’écosystème dans lequel s’inscrit le travail du mouvement. Le cadre des écosystèmes du mouvement a aidé les délégué·e·s à comprendre leur place dans le monde d’une manière différente, à réaliser qu’il·elle·s faisaient eux·elles-mêmes partie d’écosystèmes : « Porto Rico ne m’a plus semblé si éloigné ».
Un autre élément clé pour la délégation fut l’inclusion de la mística, cet ancrage culturel qui engage le cœur et l’esprit, et approfondit l’engagement politique, dans les activités de la délégation. Cela a encouragé les délégué·e·s à se connecter émotionnellement aux hôtes du mouvement ainsi qu’à l’ensemble de l’archipel. Un moment particulièrement mémorable fut lorsque le groupe AgitArte déroula un rouleau d’art aux détails complexes sur l’histoire de Porto Rico. Maria raconte que « cela nous a touché·e·s et nous a fait pleurer ».
Le travail des Ami·e·s de Boriken a également été motivé par la communication permanente avec Grassroots International suite à la mise en place de la délégation. Elaine raconte que :
JJovanna (responsable du programme de solidarité de Grassroots International pour l’Amérique latine) nous donne des nouvelles lorsqu’elle se rend à Porto Rico. Elle nous a appris que l’un des groupes que nous avions rencontrés lors de la délégation allait être expulsé du bâtiment qu’il occupait et qu’il avait besoin d’en acheter un autre pour son travail. Nous nous sommes dit que nous voulions l’aider ! À ce moment-là, Grassroots International mettait en place un fonds d’infrastructure pour le mouvement (pour des situations comme celle-ci) et nous nous sommes dit : Oui ! Nous souhaitons contribuer !
Le processus continue d’être un processus d’apprentissage et de réflexion permanent. Pour Elaine, le lien entre les réalités auxquelles est confronté le peuple portoricain et celles auxquelles est confrontée sa communauté d’origine en Louisiane est palpable : « Dans les deux cas, les modes de vie traditionnels et les cultures ont été complètement et délibérément poussés au bord du gouffre – il ne s’agit pas seulement d’un accident dû au changement climatique. Ce sont donc des personnes avec lesquelles je ressens fortement le besoin d’être solidaire, dans une sorte de relation réparatrice ».
Marilyn ajoute :
Mon rêve d’un monde meilleur ? Que chaque personne ayant été aliénée par la distribution injuste des ressources – soit parce que vous en avez trop et que cela vous a coupé de votre peuple, soit parce que vous en avez trop peu et que votre peuple peut à peine survivre – trouve un moyen de redistribuer et de partager la joie de créer de nouveaux systèmes… Depuis ma première rencontre avec Grassroots International, ma vie est plus recousue, plus réparée.
2. Borikén is the Indigenous Taíno name for Puerto Rico.