Faire croître le mouvement mondial pour la souveraineté alimentaire par le biais du processus de Nyéléni
Fournir des ressources ET accompagner Lesmouvements à L’échelle mondiale
Le Comité international de planification pour la souveraineté alimentaire (CIP), un espace de coordination mondial dirigé par des mouvements sociaux, a été créé en 2003 pour rendre la participation des pêcheur·se·s, des mouvements autochtones et des paysan·ne·s plus efficace dans l’élaboration des politiques mondiales. Par l’intermédiaire du CIP, les mouvements sociaux ont ainsi organisé le Forum international de Nyéléni 2007 sur la souveraineté alimentaire au Mali afin de définir une stratégie collective pour faire progresser le droit humain à l’alimentation et la souveraineté alimentaire à l’échelle mondiale. Grassroots International a soutenu l’organisation de l’événement et y a participé directement en tant que membre de la délégation nord-américaine composée d’agriculteur·rice·s, de travailleur·se·s agricoles et d’allié·e·s.
Après les revers essuyés lors de la pandémie de Covid-19, les mouvements sociaux s’efforcent aujourd’hui de regagner du terrain en organisant un nouveau processus de Nyéléni. Ce processus mondial, coordonné par le CIP, comprend des consultations régionales avec différents secteurs sociaux sur des stratégies visant à résoudre des problèmes cruciaux tels que la faim, le patriarcat, le changement climatique et les menaces qui pèsent sur les droits territoriaux des peuples autochtones, des paysan·ne·s et d’autres groupes de première ligne. Comme lors du premier Forum de Nyéléni en 2007, Grassroots International est à nouveau honoré d’accompagner ce processus.
Un élément clé de cet accompagnement a été le soutien pour la collecte de fonds. Ces deux dernières années, Grassroots International a aidé le CIP à collecter des fonds et l’a mis en contact avec d’autres bailleurs de fonds. Stefano Mori, du Secrétariat international du CIP, nous explique comment il nous a contactés :
Lorsque nous avons cherché à augmenter le financement des activités du CIP, nous avons contacté Grassroots International parce que les mouvements sociaux membres du CIP travaillaient déjà avec eux… Les mouvements sociaux s’appuient sur des alliés proches pour financer ce type d’événements – de grands événements comme les forums internationaux sur la souveraineté alimentaire en 2007 et sur l’agroécologie en 2015. Le soutien de Grassroots International nous a permis de lancer le nouveau processus de Nyéléni.
Grassroots International a assumé ce rôle en s’appuyant directement sur les relations à long terme que nous avons développées avec les mouvements sociaux mondiaux. Notre approche est basée sur le principe que nous construisons quelque chose ensemble, avec un rôle clairement défini en tant qu’alliés et soutiens de confiance.
Stefano explique:
[Le processus de Nyéléni] est un processus mené par des mouvements sociaux d’envergure mondiale et régionale. Grassroots International est l’un des premiers bailleurs de fonds à avoir cru en ce processus. Au-delà du financement, ils nous ont soutenus de deux autres manières essentielles. La première consiste à nous mettre en contact avec d’autres alliés. Cela nous a permis de nouer des liens avec d’autres groupes que ceux existant au sein du CIP – par exemple, les personnes travaillant sur les questions de justice climatique et de justice raciale. Ces autres groupes sont pertinents pour la souveraineté alimentaire, et Grassroots International bénéficiait déjà de ces connexions.L’autre soutien est la mise en relation avec d’autres bailleurs de fonds, ce qui est très important pour nous, car nous prévoyons un rassemblement mondial en 2025.
Lorsque nous pensons à l’« impact », cette image complexe du soutien à long terme des mouvements sociaux nous vient à l’esprit. Nos relations avec les mouvements sociaux sont profondes et étendues, tout comme celles que nous entretenons avec nos donateur·rice·s, nos bailleurs de fonds et nos allié·e·s. L’« impact » de notre travail est démontré par la fiabilité et l’engagement dont nous faisons preuve pour favoriser les relations entre les personnes et acheminer les ressources vers les mouvements sociaux. Et ce n’est jamais une ligne droite entre un point A et un point B.
Après deux décennies d’existence du CIP et d’avancées significatives en matière de souveraineté alimentaire, les mouvements sociaux sont encore invisibles dans de nombreux espaces philanthropiques. Mais cela ne les empêche pas d’établir des relations avec des bailleurs de fonds qui peuvent respecter leur autonomie tout en construisant ensemble – chacun ayant un rôle clairement défini.