Nous Réclamons La Fin Des Colonies De Peuplement, De L’occupation Et Du Siège Militaire
Grassroots International Se Joint À Ses Partenaires Palestiniens Pour Exiger La Fin Des Colonies De Peuplement, De L’occupation Et Du Siège Militaire
Nos cœurs se brisent à chaque vie fauchée en Palestine et en Israël/’48. La situation actuelle à l’intérieur et autour de la bande de Gaza s’inscrit dans une longue histoire de violence ininterrompue, qui prend sa source dans l’occupation brutale, le colonialisme de peuplement et le siège militaire d’Israël.
La population palestinienne a subi 75 ans de nettoyage ethnique sur ses territoires autochtones, dont plus de 50 ans d’occupation militaire et 16 ans de blocus et de siège dans la bande de Gaza. Le régime oppressif d’Israël repose sur un système complexe d’apartheid. En Cisjordanie (y compris à Jérusalem-Est) et en Israël/’48, les forces militaires israéliennes et la violence des colons ont atteint des niveaux alarmants : invasions et démolitions de maisons, profanation de lieux saints, confiscation de terres, accaparement de l’eau, expansion des colonies, déracinement et destruction d’oliveraies, et attaques violentes contre des villages et des communautés entières. Cette année, rien qu’en Cisjordanie, l’armée israélienne a tué des centaines de Palestinien·e·s– dont 47 enfants –et tant d’autres ont été emprisonné·e·s.
La population palestinienne vivant à Gaza souffre davantage encore de l’occupation israélienne, malgré le retrait militaire des colons israéliens en 2005. Depuis 2006, les habitant·e·s de l’enclave côtière sont soumis·es à un siège étouffant aux mains d’une force d’occupation brutale – illégale au regard du Droit international – qui enferme leur territoire par un blocus naval et par un réseau de murs, de clôtures en fil de fer barbelé et de systèmes de surveillance. Cette situation se déroule sous la surveillance constante de l’une des armées les plus avancées au monde, qui bénéficie d’une aide militaire directe des États-Unis, ainsi que de nombreux Gouvernements européens et de certains Gouvernements arabes. C’est pour ces raisons que Gaza est souvent considérée comme la plus grande prison à ciel ouvert du monde, sa jeune population de plus de deux millions d’habitants n’ayant qu’un accès très limité à la nourriture, à l’eau, à l’électricité, à l’assainissement et au carburant.
Ce matin, le ministre israélien de la défense, Yaov Gallant, a annoncé : « Nous imposons un siège complet à Gaza – il n’y aura pas d’électricité, pas de nourriture, pas d’eau, pas de carburant. Tout sera fermé. Nous nous battons contre des animaux humains et nous agissons en conséquence. » Qu’est-ce que cela signifie pour une population entière qui a tant souffert, d’être piégée dans un espace aussi restreint, sans nourriture, sans eau, sans électricité, avec des bombes qui continuent de pleuvoir et maintenant la menace de l’entrée de troupes terrestres ? Porté·e·s par les valeurs féministes de base que nous partageons avec nos partenaires du mouvement, nous plaçons nous aussi la vie au cœur de nos efforts et aspirons à la paix assortie de justice. Depuis notre domicile aux États-Unis, nous nous élevons contre le militarisme et reconnaissons la responsabilité particulière qui nous incombe de nous opposer au soutien militaire que notre propre Gouvernement fournit à Israël, qui alimente le colonialisme de peuplement israélien depuis des décennies.
Grassroots International est en contact permanent avec ses partenaires palestiniens depuis la dernière vague de violence qui a éclaté ce week-end. Ils nous font part de témoignages de première main sur les destructions et les pertes humaines inconcevables dans la bande de Gaza. Un groupe d’employé·e·s et d’allié·e·s de Grassroots International est également rentré récemment d’une visite à Gaza, où il a été témoin de la brutalité du siège et du bouclage et a vu de près ce que les mouvements palestiniens font pour la justice et les droits humains.
En dépit de circonstances inimaginables, nos partenaires et alliés continuent, comme ils l’ont toujours fait, à placer la vie au cœur de leur travail. Le Centre palestinien pour les droits de l’homme (PCHR) a déployé son réseau d’agent·e·s de terrain dans les quartiers les plus vulnérables de Gaza – où des immeubles résidentiels entiers ont été rasés par les bombes israéliennes – afin de documenter les graves exactions commises et de répondre aux besoins immédiats des survivant·e·s. Les rapports du PCHR décrivent des assassinats de familles étendues et demandent instamment à la communauté internationale de rendre des comptes et de respecter le Droit international, notamment par l’intermédiaire de la Cour pénale internationale.
La Palestinian Medical Relief Society (PMRS) est également en première ligne, assurant à des milliers de blessé·e·s de Gaza un accès vital aux services de santé. Le Programme de santé mentale de la communauté de Gaza (GCMHP) soutient activement la population de Gaza grâce à ses interventions holistiques en matière de santé mentale, en mettant l’accent sur les familles et les enfants. D’autres de nos partenaires déploient des efforts héroïques pour soutenir les agriculteur·rice·s et les pêcheur·se·s locaux·ales, ainsi que pour gérer et distribuer les denrées alimentaires locales qui s’amenuisent, entre autres efforts de survie.
Nous nous joignons à nos partenaires et alliés du monde entier pour lancer un appel urgent aux actions suivantes en ces temps difficiles :
- Exiger l’arrêt immédiat de l’aide militaire états-unienne apportée à Israël, y compris l’arrêt de toute ingérence navale, de fourniture de munitions militaires supplémentaires ou d’autres formes d’escalade militaire ;
- Arrêter l’assaut sur Gaza et établir des couloirs humanitaires pour le transit et les fournitures essentielles telles que la nourriture, l’eau et le matériel médical ;
- Mobiliser des fonds pour répondre aux besoins humains fondamentaux immédiats ainsi qu’aux efforts à long terme du peuple palestinien assiégé et attaqué à Gaza et dans toute la Palestine, dont de la nourriture, de l’eau, des abris, du carburant, de l’électricité et les services de santé essentiels (y compris les services médicaux et de santé mentale) ;
- Soutenir l’appel au boycott, au désinvestissement et aux sanctions lancé par les Palestinien·ne·s face à l’apartheid ;
- Réclamer une enquête complète sur les crimes de guerre israéliens auprès de la Cour pénale internationale, ainsi que la réactivation immédiate du Comité spécial des Nations unies contre l’apartheid et la fin de la complaisance des Nations unies face à la punition collective du peuple palestinien ;
- Inverser le discours dominant en partageant les faits historiques et les réalités actuelles afin de mettre en lumière les causes profondes de la violence actuelle.
Les mouvements sociaux palestiniens et les organisations de base savent que les cycles de violence ne cesseront jamais si l’on ne s’attaque pas à leurs causes profondes : le colonialisme et le nettoyage ethnique, l’apartheid et le siège de Gaza. Grassroots International se joint à ses partenaires pour relayer l’appel à la justice pour le peuple de Palestine – aujourd’hui, à l’occasion de la Journée des peuples autochtones, et chaque jour jusqu’à ce que tous soient libres.
En solidarité,
P.S. Veuillez lire et partager ces puissantes déclarations (en anglais) :
- FACT SHEET: 5 Things You Need to Know About the Latest Violence in Palestine/Israel
- Stop the Wall: Israel said it declared war yesterday
- Open Letter to UN Security Council: Member States Must Address Root Causes of Palestinian Struggle and Protect the Palestinian People from Retaliatory Israeli Attacks
- Palestinian Organizations Call for immediate Action from the International Community to Stop Israel’s Reprisals against Palestinian Civilians
- The Root Cause of Violence is Oppression – statement by Jewish Voice for Peace
- Tell Congress: Stop Funding Israel’s Massacres – e-action by the US Campaign for Palestinian Rights
- “Safe and Secure Access for Humanitarian Aid and Peacebuilding Processes Must Be Maintained” by Charity and Security Network